Au cœur du bassin d’Arcachon, ces saisonniers sont logés dans des mobil-homes
Le logement est un des premiers freins pour les saisonniers. Sur le bassin d’Arcachon où la plupart des
logements sont destinés aux touristes, la communauté de communes propose des mobil-homes aux travailleurs de l’été et ainsi permettre aux entreprises du secteur, de plus facilement recruter.
Au beau milieu des pins flotte comme un air de vacances, ou presque. Ici, 18 constructions modulaires, des mobil-homes improvisés ont été installés et mis à disposition de 24 saisonniers. Léo Monnier fait partie de ces chanceux travailleurs. Embauché en tant que serveur dans une crêperie à Arès, sur le bassin d’Arcachon, le jeune homme de 22 ans vient de Strasbourg.
Sans ce logement, il n’aurait jamais pu venir. « Sans ça, je ne serai pas venu. J’ai d’ailleurs eu d’autres propositions de travail, mais sans logement. J’ai dû décliner« , confirme le jeune homme.
Chaque été, trouver un logement saisonnier était devenu un casse-tête pour ces jeunes, qui se
tournaient alors vers d’autres secteurs, moins tendus.
100 000 euros d’investissements
Face à cette situation, la COBAN, la communauté de communes du Bassin d’Arcachon a décidé de mettre la main au portefeuille en finançant ces logements. « On a un budget inférieur à 100 000 euros. C’est un budget
important mais c’est pour que des saisonniers puissent vivre dans des conditions dignes durant ces mois d »été« , précise Cédric Pain, vice-président de la communauté de communes en charge de l’habitat. Un
investissement épaulé par Al Prado, une association qui aide à la gestion quotidienne des logements.
C’est gagnant pour nos entreprises et pour les saisonniers qui n’ont plus à dormir dans leur voiture ou en toile de tente.
Cédric Pain
Vice-président de la COBAN en charge de l’habitat
Et pour attirer les jeunes, pas question de pratiquer les mêmes tarifs qu’aux vacanciers. « Je paie 350 euros par mois. C’est super parce que ça ne fait pas une grosse ligne en moins sur le salaire. Si j’avais dû payer 700 euros, je ne serai pas venu, ça ne vaut plus le coup financièrement« , confirme Léo Monnier.
À l’intérieur, le logement bénéficie pourtant de nombreux atouts. « Il est climatisé, il y a un service de ménage, des sanitaires », énumère le maire d’Arès.
Aider les entreprises
Pour autant, les élus le savent, avec l’attractivité importante du bassin d’Arcachon, l’action n’est qu’une « goutte d’eau ». « Il faudrait beaucoup plus mais c’est déjà une bouffée d’oxygène. On aide les entreprises de notre territoire« , confirme Xavier Daney, le maire d’Arès.
Il y a des entreprises qui n’ouvrent pas tous les jours de la semaine parce qu’il manque des saisonniers qui n’ont pas pu se loger.
Xavier Daney
Maire (PS) d’Arès
Cela aurait pu être le cas de la patronne de Léo Monnier. La restauratrice a bénéficié, dès le début de l’opération l’année dernière, de ce coup de pouce. « Sans logement pas de saisonnier, c’est clair. On avait déjà utilisé la formule avec une jeune fille avec qui cela s’était très bien passé, se souvient la commerçante. C’est très intelligent. Nous, on leur paie le logement et on peut donc ouvrir plus souvent.«
En parallèle, des emplacements, cette fois au camping, sont également proposés sur la commune de Lège-Cap-Ferret. Une autre solution, certainement moins confortables que ces mini-appartements climatisés.